Les 3 faux-pas qui ont créé le mythe de la mère parfaite

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On le connait toutes ce mythe de la « perfect mum » qui gère tout à la perfection. Elle assure pendant la grossesse, décrypte le rythme des enfants et excelle dans leur éducation, leur repas, le ménage, le travail et j’en passe !

C’est bien simple, à chaque étape de la maternité, petite ou grande, nous rencontrons une personne qui se pense habilitée à nous donner des conseils, à formuler des réflexions ou jugements sur notre manière de faire ou d’être….

Avant d’être enceinte, j’avais déjà remarqué ce genre de comportement sans pour autant y être sensibilisée.

Ce n’est qu’en attendant mon premier enfant que j’ai ressenti toute cette pression sociétale autour de la maternité et de la parentalité….

D’un seul coup, mes épaules portaient le lourd fardeau de devenir une mère parfaite. Fardeau qui au passage peut mener à la schizophrénie puisque la perfection varie selon les personnes qui vous parlent 😉

Je vous rassure, je n’en suis pas arrivée là et me suis débarrassée de tout ce mythe qui comme son nom l’indique, n’est pas bien réel !

Mais alors d’où vient cette idée saugrenue que toute maman doit être parfaite ?! La réponse en trois faux-pas !

Le culte de la perfection inculqué dès la petite enfance et lié au genre

Tout petit, dès nos premières interactions sociales, nous avons appris ce culte du « parfait petit garçon » ou de la « parfaite petite fille ».

Intéressons-nous de plus près à cette parfaite petite fille que la société, au sens large, souhaitait que l’on soit et quels messages nous a-t-on fait passer…

Si on y réfléchit un peu, la petite fille devait jouer avec des poupées, des poupons, être bien sage et douce, avoir une dinette… On nous prédestinait déjà à être une Bree Van de Kamp en culotte courte !

A l’inverse, un petit garçon ne devait surtout pas jouer à ces jeux mais plutôt au train, à la voiture et s’il était un peu plus turbulent, c’était un garçon, tout le monde pouvait le comprendre…

Finalement, beaucoup de messages passés par la société n’étaient pas liés au caractère de l’enfant mais à son sexe !

A cela, ajoutez, quelques années plus tard, l’ouverture de la société aux évolutions de la carrière des femmes… Vous obtenez un joli cocktail explosif environ 25 ans plus tard qui consiste à dire :

 Une femme doit être une « working mum qui assure » !

Oui, la femme doit aujourd’hui :

  • Avoir une carrière florissante,
  • Des enfants…
  • …parfaits !
  • Une maison impeccable,
  • Un frigo rempli de plats cuisinés maison,
  • Mener de front le tout en gardant le sourire

Sérieusement, vous en connaissez beaucoup des Directrices générales qui font un petit 36, sans cernes, 4 enfants en bas-âge, une maison qui brille et nettoyée par leurs soins et qui cuisinent ?! Sans oublier, les 3 séances de running par semaine et avec le sourire étincelant…

A part dans les films, les séries ou les pubs, moi non…. Ou quand par miracle, j’en croise une, je trouve ça suspect !

En somme, c’est comme si la société, nous enjoignait, nous les femmes, à être parfaites sur tous les plans !

Qui plus est, il reste des pensées archaïques qui consistent à dire que ce sont les mères et non les parents qui éduquent leurs enfants…

Que de responsabilités sur nos petites épaules et que d’observateurs avertis pour nous rappeler que nous pouvons nous perfectionner !

L’obligation de performance

Cette belle obligation, étroitement liée à celle de la perfection, nous vient tout droit de la société néo-libérale dans laquelle nous baignons. Cette société a formé des individus compétitifs, entrepreneurs, contrôlés et… contrôlant !

C’est bien simple, aujourd’hui, si nous n’avons pas un esprit de compétition exacerbé, un contrôle de soi et des évènements et que nous ne sommes pas en permanence à la conquête d’un graal, nous sommes considérés comme des oiseaux sur la branche, des personnes de peu d’intérêt…

Chez les « perfect mums », ça se traduit par une observation malsaine des faits et gestes de chacune. Et en règle générale, ça se termine par une compétition vorace et parfois même psychologiquement brutale.

Mais qui donc sera la meilleure ?

Qui donc pourra contrôler l’autre par de petites réflexions et des conseils dont on se passerait bien ?

Et qui donc détiendra le saint graal de l’éducation à envier ?

Parce que dans cette société néo libérale, si l’on est le meilleur et qu’on éblouit l’autre par sa réussite, nous comptons en tant que personne…

Quoi de mieux pour une maman que de compter en tant que modèle dans une société où la maternité est prônée ?

La sacralisation de la maternité dans nos sociétés

Le dernier point qui a contribué à sacraliser ce mythe à mon sens est le rôle de la maternité dans notre société.

Si l’on en revient à notre petite fille parfaite, elle jouait bien avec des poupons quand elle était jeune… Et on lui a fait passer le message que pour être une femme accomplie, il fallait qu’elle soit maman !

Or, devenir maman n’est pas une destinée mais un choix et un désir conscient d’adulte. Cela ne permet pas de s’épanouir si on ne l’était pas avant, en tant que personne à part entière.

Cette injonction que nous avons à connaître la maternité fait peser une pression sur toute femme qui approche la trentaine… Attention mesdames, l’horloge biologique tourne…

Et comme toute chose sacralisée, elle est idéalisée : la maternité doit permettre de s’épanouir donc c’est forcément quelque chose d’extraordinaire sans nuage à l’horizon !

Si l’on se laisse bercer par le chant des sirènes qui nous raconte qu’il n’y a pas d’ombre au tableau, forcément nous partirons dans l’idée que la maternité est parfaite… et que l’on sera une maman parfaite…

Mais soyons réalistes, comme toute chose, la maternité peut à certains moments être difficile, moins rose et c’est en cela que ça en fait quelque chose de beau et d’unique !

Alors mesdames, soyons conscientes que nous ne sommes pas parfaites. Les super-héroïnes, c’est pour les bandes-dessinées, les compétitrices acharnées, c’est pour les comédies et les mamans nageant en permanence dans un bonheur parfait, c’est pour les séries !

Bref, ce n’est pas pour la vraie vie en fait !!

Alors profitons de nos petites imperfections qui font notre charme. Vivons un bonheur fait de petites galères et anecdotes qui nous rendent au fond si heureuses !

Et enfin, arrêtons avec cette compétition insensée qui n’amène que tensions, culpabilité et déception.   

1 réflexion sur “Les 3 faux-pas qui ont créé le mythe de la mère parfaite”

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