Les « éponges émotionnelles »: 4 raisons de manier cette expression avec précaution

 « Les enfants sont des éponges émotionnelles ! » Cette expression est bien connue de tous, pourtant je ne l’apprécie pas vraiment. Elle est très parlante puisque tout le monde comprend de suite mais pas vraiment flatteur pour nos bambins imagés en éponge 😉

Les enfants réagissent à toutes les émotions, y compris les meilleures!

Je dirais tout simplement que les enfants absorbent de manière quasi spontanée l’émotion de leurs proches et notamment leurs parents, principales figures d’attachement.

Ils ont une connexion telle qu’instinctivement, ils réagissent à la tension de leurs parents, qu’elle soit d’ailleurs positive ou négative.

Plus la tension sera forte ou l’émotion décuplée (tristesse mais également joie), plus nos enfants seront électriques. Ils y réagiront en adhésion ou en opposition…

Prenons l’exemple de ce week-end : j’ai explosé de joie à l’annonce d’une bonne nouvelle…. Et bien, je vous le donne en mille : poupette a littéralement sauté de joie avec Mam’rou mais n’a pas su se calmer très vite…. 😉

Même si l’on tente de dissimuler une émotion, les enfants la ressentent. Leur comportement s’en trouve bousculé puisqu’ils ne comprennent pas forcément ce qui se passe…

Dissimuler une émotion: c’est bien pire…

Alors faut-il pour autant tenter de dissimuler au risque que l’enfant ne comprenne pas bien ce qui se passe si ce n’est une atmosphère étrange ?

Faut-il maitriser ses émotions au plus haut point de sorte que l’enfant soit élevé dans une atmosphère linéairement sereine ou sereinement linéaire ??

Je ne pense pas….

Quelque part, l’expression « éponge émotionnelle » fait aussi peser beaucoup de choses sur les épaules des parents. Comme s’il ne fallait vraiment pas donner à boire à l’éponge pour ne pas la troubler… (décidément, cette expression, je ne l’aime pas du tout mais bon vous visualisez tout de suite ce que je souhaite dire)

La vie est faite d’émotions. Justement, je pense que c’est dès le plus jeune âge que l’enfant doit apprendre à les expérimenter, à les connaître puis à les maîtriser.

Finalement, que je sois heureuse et que j’explose de joie, ça apprend à mes deux bambins qu’on peut avoir de très bonnes nouvelles. Ils comprennent que tout ça peut rendre une journée plus que joyeuse! 🙂

Expliquer une émotion vécue, c’est mieux!

Il arrive que je sois triste. Dans ce cas, j’explique avec des mots d’enfants les raisons pour lesquelles la tristesse a pris le pas.

Je pense qu’il faut protéger nos enfants des climats tendus et agressifs qui pourraient évidemment nuire à leur développement et les rendre malheureux.

Pour autant il ne faut pas les surprotéger de l’ensemble des émotions que nous pouvons ressentir, y compris la tristesse ou la déception. Ce sont des émotions auxquelles ils seront forcément confrontés. Observer comment leurs parents les affrontent et les verbalise ne peut que les rendre plus forts. Je pense qu’ils n’en seront que mieux préparés.

Au-delà de la comparaison peu flatteuse à l’éponge 😉 , c’est en ça que je n’aime pas la fameuse expression « d’éponge émotionnelle ». Tout le monde l’utilise un peu à tort et à travers, comme beaucoup de concepts en matière de maternité et de parentalité, en laissant penser aux parents qu’il ne faut pas exprimer trop d’émotions. Mais à mon sens, la vie est belle parce qu’elle est constituée d’émotions !

Les émotions, c’est l’apprentissage de la vie

Si on coupe nos enfants de tout cela, quand et comment apprendront-ils à gérer ce qu’ils ressentent ?

Si les parents réfrènent leurs émotions, nous aurons des enfants incapables d’exprimer ce qu’ils ressentent…. Et là, me semble-t-il, nous avons un danger bien plus grand qu’un enfant un peu énervé pendant quelques minutes dont le parent verbalise le ressenti….

Et vous qu’en pensez-vous ? Par pitié, dites-moi que je vous ai convaincus sur cette foutue expression 😉

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