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La famille, qu’elle soit recomposée ou non, est une grande aventure qui amène à de grandes joies tout comme à des tracas potentiels.
Lorsqu’il s’agit d’une famille recomposée, certaines situations peuvent devenir explosives ou du moins créer de plus grosses tensions beaucoup plus rapidement.
Il appartient donc aux adultes de créer les conditions favorables à une bonne entente familiale même si comme dans toutes les familles, des tensions seront inévitables (mais ça, c’est le lot de tous). L’important c’est que celles-ci ne prennent pas le pas sur les moments agréables passés ensemble.
Pour aider à cela, il y a, à mon sens, 3 grands comportements à apporter pour que les enfants se sentent tous à l’aise dans la fratrie.
Laisser aux grands le temps d’accepter
Comme je l’ai évoqué dans cet article, une famille recomposée, même si je la considère comme une « famille tout court » comme j’aime le dire, a besoin de plus de temps pour se créer.
Elle a besoin de temps pour que :
- Nouvelle compagne et enfants de la première union s’apprivoisent. Parfois, ça prend peu de temps, parfois ça peut en prendre plus. Tout cela dépend d’un nombre de facteurs incommensurables : le motif de la séparation des parents, la date de celle-ci, l’âge des enfants, leur caractère, l’approche de la nouvelle compagne, son caractère etc, etc. Chaque situation est propre à l’histoire de chacun et de chacune et il est difficile de juger ou de donner des conseils en la matière (comme j’ai pu en recevoir de personnes qui n’avaient jamais vécu cette situation, soit dit en passant),
- Les grands acceptent l’arrivée d’un nouveau-né : même s’ils sont heureux de voir arriver un bébé dans la famille, cette naissance ravive en eux la douleur de la séparation et représente le deuil définitif du couple de leurs parents.
C’est pour ces principales raisons qu’il faut laisser le temps aux grands :
- d’accepter cette nouvelle famille,
- d’accepter cette nouvelle fratrie,
- d’accepter de se mettre en danger en s’ouvrant progressivement, eux qui ont déjà connu une séparation
En se mettant à leur place ne serait-ce que quelques secondes, nous comprenons tous rapidement que ces enfants ne sont pas moins agréables (ou que sais-je) que d’autres, ils sont simplement plus craintifs, plus sauvages peut être et ils testent beaucoup plus les relations. Qui ne le ferait pas à leur place…
Avoir une réaction mitigée à l’annonce de l’arrivée d’un enfant ne veut pas dire qu’ils rejettent cette nouvelle fratrie, ils sont tout simplement déstabilisés. A nous, adultes, de l’être le moins possible (et je vous l’accord, ce n’est pas toujours facile) et de leur faire comprendre que cette fratrie, ils en font partie intégrante et qu’ils peuvent s’y joindre lorsqu’ils seront prêts.
Réaliser des activités communes régulièrement
C’est pour moi l’un des piliers de la bonne relation dans la fratrie et c’est, je vous l’avoue, ce qui nous a manqué à la naissance de Poupette.
Ayant une très grande différence d’âge entre les filles et Poupette (respectivement 17 et 14 ans), naturellement, le seul moment d’échange familial était le moment des repas. Les grandes avaient leurs activités et Poupette ses habitudes de nourrisson.
Arrivé à l’âge d’un an, Poupette a commencé à faire des insomnies et se réveiller en pleurant toutes les nuits lorsque les filles étaient présentes. Au départ, nous avons mis cela sur le compte des poussées dentaires jusqu’à ce que la situation ne perdure uniquement en leur présence.
Ce n’est pas qu’elle n’appréciait pas leur présence puisqu’elle avait tendance à les solliciter, à sourire mais elle ne comprenait pas la complicité qui les unissait à Pap’rou.
Je l’ai compris en observant ma puce lors d’un dîner. J’ai vu son regard s’assombrir lorsqu’une des grandes a chahuté avec Pap’rou. Ma poupette a réclamé dans la seconde les bras de papa… Quelques minutes plus tard, elle m’a dit « maman bébé ».
J’ai alors supposé que dans sa tête de petite fille, elle avait la sensation qu’il y avait deux familles dans la famille : d’un côté, maman et elle (petit homme était encore en cours de fabrication ;)) et de l’autre papa et les grandes.
Tout ce qu’on ne souhaitait pas, j’avais l’impression qu’elle le ressentait.
Ni une ni deux, une discussion s’imposa avec Pap’rou une nuit de réveil à 2h du matin pour cause d’angoisse nocturne de notre Poupette. Il fallait réagir…
Les filles n’étant pas présentes assez longtemps (un week-end sur deux), j’avais la vague impression que Poupette ne comprenait pas la proximité qu’elles pouvaient avoir avec Pap’rou et se sentait exclue en comparaison des semaines et week-ends qu’elle passait avec nous.
Nous avons alors décidé de créer une routine pour elle : une activité journalière commune à tout le monde lorsque les filles sont présentes.
En règle générale, c’est :
- Une balade poussette au cours de laquelle Poupette est très fière de montrer à ses sœurs les animaux qu’elle connait.
- Un jeu de société au cours duquel elle joue avec Pap’rou ou Mam’rou, comme elle le souhaite.
Croyez-le ou non, du jour où l’on a mis cela en place, Poupette a fait toutes ses nuits en présence de ses sœurs.
Elle nous a simplement fait comprendre qu’une famille, c’est aussi des moments tous ensemble même si la différence d’âge est énorme !
Les grandes profitent tout autant de leur papa lorsqu’elles viennent mais elles font des activités avec lui à des moments plus ciblés dans la journée, de sorte que lorsque Poupette est réveillée, les trois sœurs et leur petit frère profitent au moins une fois dans la journée de tout le monde en même temps.
Toujours parler de fratrie
C’est mon dernier point mais c’est à mon sens le plus important.
Je n’ai jamais parlé de « demi-frère » ou « demi-sœur » et je ne souhaite jamais l’entendre de la bouche de mes enfants.
Pour moi, les enfants sont une fratrie et il est inutile de préciser un tel détail. Aime-t-on à demi ? Non, une fratrie s’aime tout court, ce sont donc des frères et sœurs tout court !
Poupette sait que les filles retournent chez leur maman, que Pap’rou a 4 enfants et que Mam’rou en a 2. Pour autant, elle sait également que les filles sont ses sœurs.
Cela permet à tout le monde de s’intégrer dans cette nouvelle famille de la même manière et sur un pied d’égalité.
Tous cela ne permettra évidemment pas d’éviter toutes les tensions que subit une famille mais je pense qu’on part sur de bonnes bases et c’est bien le plus important.
Et vous, comment avez-vous abordés la fratrie au sein d’une famille recomposée ?