
Une maman fatiguée dans notre société, c’est la « bonne occas’ » pour lui faire des réflexions. Et lui faire comprendre au passage que franchement, la maternité, n’est pas usante, c’est juste elle qui ne sait pas gérer !
Bah voyons, on ne l’avait pas vu venir celle-là !
De toute façon, c’est bien simple, la maternité fait parler tout le monde, même Jeanine qui en est déconnectée depuis 40 ans et Georgette qui n’a jamais eu d’enfants !
Nous vivons aujourd’hui dans un monde qui aime faire des réflexions et qui plus est à une jeune maman ! Et quand elle est fatiguée, c’est un régal…
Quand elle est en difficulté c’est encore plus facile de la déstabiliser et puis, il faut se l’avouer, c’est plus simple quand même que de chercher à l’aider !
Lui dire que c’est de sa faute, ça règle le problème direct ! Simple et efficace, non ? Pourquoi se casser la tête à aller au-delà des réflexions alors ?
Allez, si comme moi, tu es ou tu as été une maman fatiguée, ces petites réflexions devraient te rappeler quelques souvenirs. Et les réponses décalées que j’adore écrire devraient te faire sourire !
C’est parti pour un petit tour d’horizon sur la planète fatigue maternelle vue par les autres !
La vie est faite de jugements et réflexions… Mais on tient le pompon en matière de fatigue maternelle !
Malheureusement et personnellement, je le déplore, nous vivons dans un monde qui nous inculque le jugement dès la petite enfance. A la place de valeurs tel que la tolérance et l’altruisme, nous sommes baignés dans une société normée.
Et qui dit être dans les normes, dit jugement quand tu sors des clous que l’on t’a fixé !
Cela ne passe pas en général par quelques petites remontrances qui te font comprendre que tu ne rentres plus dans le moule !
Et quand on devient maman, ça a tendance à sa gâter… Oui, une maman, en plus de rentrer dans les clous de « la maternité parfaite » doit aussi gérer différents pans de sa vie de femme, de conjointe, d’amie avec brio !
Bref, la société a un espèce de stéréotype de maman qui lui permet ainsi de juger, de parler, de faire observer… Il me semble qu’on tient le pompon en la matière : un espèce de summum de jugements !
Alors, voyons ensemble comment répondre, comment prendre du recul en tant que mère quand on est fatiguée et plus sensible. Parce qu’après tout, ce n’est pas la société qui fait notre bonheur, c’est nous !
Si on ne peut pas changer les choses, les personnes, leurs réactions, changeons les nôtres pour vivre mieux !
« T’es déjà crevée alors que tu viens d’être maman ? Ca promet ! » La réflexion d’amnésique
« Oh oui, le postpartum étant des vacances (c’est bien connu), j’imagine que j’en rajoute un peu ! Quelle chouineuse je fais… »
J’adore cette première réflexion parce que crois qu’on nous l’a toutes faites ! Que ce soit pendant notre grossesse, en postpartum ou même après.
C’est un peu le genre de réflexion qui sonne comme un encouragement râté… Comme si on voulait te dire que ça allait aller mais qu’on dérapait en te disant « oh ton état n’est pas si grave, t’inquiète pas, il va s’empirer ! »
Dans le genre, on te remonte le moral, on ne fait pas pire…
Et puis, pour être honnête, dans certains cas, ça permet à la personne d’affirmer son expérience. Du genre, elle, elle sait ce que c’est d’être fatiguée mais elle est forte. Compet’ bonjour !
En réalité, tout ce que tu dois retenir de cette réflexion, c’est que la personne projette sa propre expérience sur toi. Mais au final, chaque expérience, chaque postpartum et chaque femme étant différente, elle ne peut absolument rien prédire de ta fatigue future.
Elle ne peut absolument rien savoir de l’état dans lequel tu te sens non plus. Il n’y a toi qui puisse savoir et qui puisse l’exprimer.
Alors, si je n’ai qu’un conseil, n’écoute pas ce genre de réflexion. Mieux, ignore-les ! Elles ne servent à rien si ce n’est à contenter une personne peu empathique…
« Moi aussi je suis fatiguée, toi t’es en congé maternité, de quoi tu te plains ! » La réflexion d’une nana qui déteste son taff
« J’imagine que le congé maternité a été créé pour se remettre d’une grossesse, d’un accouchement et des nuits tout en construisant une relation avec bébé. Mais si tu en doutes encore, je te laisse essayer et tu verras ! 😉 »
Souvent les personnes confondent congé maternité avec vacances longue durée ! En réalité, dès que tu ne travailles pas, la société a tendance à considérer que tu n’as à te plaindre de rien et surtout pas de ta fatigue….
Alors pour les personnes qui te font ce genre de réflexion, deux hypothèses me viennent à l’esprit à chaque fois.
Soit, elles détestent leur boulot et elles aimeraient tant avoir quelques mois de repos. Toutefois, il faudrait leur préciser que le congé maternité, comme le congé parental ou le fait d’être mère au foyer, ce n’est pas de tout repos ! C’est d’ailleurs l’un des jobs les plus prenants qui soient !
Soit, elles ne jurent que par le travail et en font leur valeur première. Toute personne ne travaillant pas n’a donc pas beaucoup d’importance à leurs yeux…. Ce qu’ont oublié ces personnes c’est que c’est leur propre échelle de valeur et qu’elles n’ont pas à l’imposer aux autres. Si elles sont heureuses comme cela, tant mieux mais d’autres personnes sont heureuses autrement, tout simplement.
Une fois que tu auras ces deux hypothèses en tête, tu verras que ce genre de réflexion ne te touche plus. Parce qu’au final, recevoir une réflexion d’une personne qui n’est pas sur la même longueur d’onde que toi, c’est insignifiant…
« Avec 4 enfants, je n’étais pas fatiguée, ce n’est pas avec un bébé que tu vas être une mère épuisée non plus ? » La réflexion de wonder woman
« Bah si parce que moi, je suis un genre de pâle copie de toi, super-héroïne des temps modernes, Madame Perfection Univers…. C’est ce que voulais dire non ? »
Malheureusement, la maternité étant devenue une compétition à la perfection, on finira toujours par te faire remarquer que tu n’as aucune raison d’être fatiguée.
En cause dans ce genre de réflexion : la course à la « maman de l’année ». L’un des fondements du mythe de la mère parfaite…
La meilleure manière de prendre du recul sur ce genre de phrases est tout simplement de se dire que la perfection ne rend pas forcément heureux.
Par contre, te concentrer pour combattre ta fatigue maternelle te permettra non pas de devenir une mère parfaite mais une mère épanouie !

« T’es fatiguée à rien faire, t’as vu l’état de ta maison en plus ? » La réflexion d’une maniaque
« Tu as raison : au moins je fais le ménage, au plus je suis fatiguée ! C’est dingue quand même ! »
Les personnes qui viennent voir bébé (et accessoirement maman) ont toujours cette légère tendance à regarder ta maison.
Un peu en mode « inspecteurs des travaux finis », ils ne se contentent pas de s’assoir et discuter. Non, ils aiment scruter les moindres détails : les vitres sont-elles lavées, les poussières sont-elles faites, le plan de travail est-il dégagé…
Bref, autant de questions qui sont légèrement sans gêne et qui, en plus, sont futiles face à une jeune maman fatiguée qui tente de récupérer…
Ils finissent par en oublier que maman doit gérer les nuits, un corps en postpartum, un nouveau rythme, une nouvelle dynamique de foyer. Et au-delà de tout cela : chacun fait bien ce qu’il veut chez lui, non ?
« Tu n’as qu’à te reposer quand il dort ! Ce n’est pas non plus la mer à boire d’être maman ! » La réflexion « yaquafautquon »
« Tu n’as qu’à tourner ta langue 7 fois dans ta bouche avant de parler, ce n’est pas non plus la mer à boire, non ? »
Alors, ça c’est la phrase fétiche des premiers jours. Un peu comme une phrase apprise par cœur qu’on dit pour avoir la paix.
Prévention de la fatigue de maman selon Georgette : dors en même temps que bébé pendant deux semaines et t’es sur pieds ! Tu pourras ensuite remplir ton rôle de Wonder Mum ! Simple, efficace, rapide et…. Complètement faux !
Mais ça, Georgette, elle s’en fout. Elle t’a donné une solution, maintenant à toi de ne plus te plaindre ! 😉
J’exagère légèrement mais à peu de choses près, on en est là pour certains !
La maternité, c’est un peu le moment pendant lequel les personnes brandissent la méthode « yaquafautquon ». Comme ça, plus de problème, plus d’aide à donner ! 😉
« Maintenant, les nouvelles mamans se plaignent tout le temps ! La dernière fois, t’avais un baby blues, maintenant t’es fatiguée ! » La réflexion d’une antipathique
« Je serais toi, je ne reviendrais plus… Comme ça au moins tu seras tranquille…. Et moi aussi ! » 😉
La difficulté maternelle en règle générale est très peu comprise par notre société. De la fatigue à la dépression postpartum, peu de personnes en parlent et peu veulent en entendre parler !
C’est par ce genre de réflexions qu’on fait comprendre aux mamans qu’il est préférable de taire leurs difficultés. C’est aussi par ce genre de paroles que l’on crée des tabous….
Ces réflexions sont à mon sens intolérables pour une jeune maman… Et dans ce cas, pour prendre du recul, la seule manière que j’ai trouvé c’est de tenir à distance ces personnes pour me rapprocher de personnes positives.
« T’es vraiment une petite nature et tu vois tout en noir, c’est fatiguant » : La réflexion d’une nana a priori plus fatiguée que toi !
« Tu veux dire qu’en fait, je suis passée de fatiguée à fatigante ?? En un tour de magie, tu me rends coupable Mr Copperfield ?? »
Maman fatiguée, sache que quand les gens n’ont pas grande aide à t’apporter ou que la conversation ne tourne pas autour de leur problème, au bout d’un moment ça les gonfle…
Et quoi de mieux que de renverser la vapeur dans ce cas-là ?
N’ayant aucune solution et ne souhaitant pas prêter une oreille attentive, ils te renvoient la balle en te culpabilisant !
Comme ça, pas de solution à t’apporter, le problème vient de toi : à toi de le régler !
Dans le même genre, certains te diront qu’ils ont plus de problèmes que toi. Histoire que t’arrêtes un peu de montrer une mine crevée.
Ce genre de réflexion n’apporte de ma part qu’une seule observation : ces personnes ont bien peu d’empathie et d’écoute de l’autre. Encore mieux, ils usent de stratagèmes pour que tu n’en parles plus.
Taper sur la culpabilité d’une maman, en général ça fait toujours mouche !
A toi qui me lis, tu sais, le mieux dans la vie est de savoir à qui on a à faire pour adapter ses comportements et ses réponses !
Finalement, pour mieux vivre ces réflexions, il faut simplement se rapprocher de personnes positives qui ne te feront pas ce genre de réflexions. Ces personnes sauront te montrer le verre à moitié plein et t’écouter vraiment.
Et si vraiment, tu n’as pas le choix que de croiser des spécimens qui te font des réflexions, dis-toi tout simplement que ton bonheur ne tient pas à elles. C’est toi qui le construis !! Alors entends, mais n’écoute plus !
Ma grand-mère disait « la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ! ». Je te la fais version maman : « les donneurs de leçons lourd dingues ne t’empêcheront pas d’être une maman heureuse ! »
Et toi, raconte-moi la plus grosse réflexion qu’on t’ait faite ?