Pourquoi la difficulté maternelle est un tabou de la société : 3 explications

Pourquoi la difficulté maternelle est un tabou de la société : 3 explications mamrou louve

Parler de difficulté maternelle dans un repas, c’est un peu lancer le sujet tabou qui met mal à l’aise tout le monde !

Pour l’avoir fait, je te confirme que soit les gens se taisent et se demandent ce qui t’est passé par la tête. T’as tué la soirée ! 😊 Soit ils te disent que les mères d’aujourd’hui sont vraiment des « chochotes ». Belle preuve d’ouverture d’esprit, n’est-ce pas ? 😉

Bref, aux yeux de la société, il est préférable de se taire ou d’ignorer les difficultés que rencontrent les mamans. J’irais même jusqu’à dire que pour certains, ce n’est pas entendable.

Une maman n’a pas de difficulté et elle est heureuse. Point ! Cela ne se discute pas, c’est une évidence !

Bien que le discours ait évolué depuis quelques années et que pas mal de mamans commencent à parler de leurs difficultés, les mentalités évoluent peu. La sphère privée reste plongée dans la tabou de la difficulté maternelle.

Malheureusement, des personnes considèrent que ces mamans qui disent tout haut ce que beaucoup de mères vivent tout bas sont des « empêcheuses de tourner en rond ». Ils pensent qu’elles décrivent une réalité qui n’existe pas. Pire encore, ils disent que leur discours, leur bataille nuit gravement à l’image de mère….

Bref, la société n’est pas encore prête à reconnaitre complètement la difficulté maternelle dans toute son hétérogénéité. Que ce soit l’épuisement, le burnout, la dépression postpartum ou le manque de confiance, on préfère dire qu’elle n’existe pas ou ne pas en parler…

Pourquoi rendre le sujet de la difficulté maternelle si tabou ? Je t’explique ma vision tout de suite !

La maternité est l’un des plus gros tabous de notre société

La maternité est en elle-même l’un des sujets sur lesquels nous avons le moins évolué ces dernières années.

Au lieu de faire évoluer la maternité en même temps que l’égalité au travail (même s’il y encore du boulot), on l’a gardé à la même place !

Conclusion : la maman doit élever ses enfants comme si elle ne travaillait pas et travailler comme si elle n’avait pas d’enfant !

Les mamans : on s’est pris double peine sans le voir venir ! Ca a bien sur contribué à accentuer nos diffucltés…

Qu’est ce que la difficulté maternelle ?

Je considère que la difficulté maternelle est multiforme. Elle commence quand maman traverse une période difficile durable.

Quand on parle de difficulté maternelle, on pense tout de suite à la dépression postpartum, au burnout qui en font bien évidemment partie !

Pourtant, la difficulté maternelle se définit aussi par de la fatigue durable, de l’épuisement, des doutes, un manque de confiance en soi, un état de déprime ou des complexes.

C’est en ça que je dis que la difficulté maternelle touche 100% des mamans parce que la maternité n’est pas 100% bonheur.

Et finalement, nous pourrions éviter une partie des plus grosses pathologies si nous écoutions ces mamans qui entrent en difficultés….

Alors, pourquoi la société ne les écoute pas ?? Je te donne mes 3 explications.

La difficulté d’avouer qu’en tant que maman, on a eu des difficultés !

La première explication au tabou de la difficulté maternelle, c’est l’auto-censure des mamans…

On a tellement de pression sur les épaules et tellement de conditionnement à ce que la maternité ne présente aucun problème… Qu’au final, quand une difficulté durable se présente, on culpabilise.

En tant que maman, on se dit que c’est nous qui avons un problème. Et on préfère ne pas en parler… On se tait parce qu’on sait qu’on ne sera pas comprise, qu’on sera jugée.

Et on finit par penser qu’il ne tient qu’à nous seule de régler notre problème. Qu’au final, une bonne maman n’a pas de difficulté…

Bref, en plus de la culpabilité vient la baisse de l’estime de soi. Et le jour où on se décide à en parler à une maman, cette dernière a du mal à avouer qu’elle-même a eu des difficultés également.

Au lieu d’avoir une oreille attentive et compréhensive, on se retrouve bien souvent avec un conseil à appliquer…

Et ce n’est pas vraiment ce dont on a besoin à ce moment-là !

Cette réaction vient bien souvent du conditionnement que nous vivons depuis toute petite et qui a construit la femme et la maman que nous sommes.

Finalement, nous nous autocensurons toutes…

Cette autocensure, bien malgré nous, nourrit le tabou de la difficulté maternelle. Et au passage sert bien à tous ceux qui pensent qu’il n’existe pas de difficulté maternelle et que c’est limite un discours de mamans qui veulent se rendre intéressantes… Oui, je l’ai déjà entendu cette réflexion

Alors, à toi qui me lis, maman, n’hésite pas à parler de la difficulté maternelle face à une future ou toute jeune maman. N’hésite pas à l’écouter et à partager ton vécu. Ensemble brisons le tabou de la difficulté maternelle.

Une politique nataliste d’après-guerre qui perdure dans les mentalités : un tabou anachronique ?

La seconde explication à ce foutu tabou qui amplifie les difficultés de maman, c’est un anachronisme dont se passerait bien. J’ai nommé la politique nataliste d’après-guerre !

L’entre deux guerres fut marqué par une politique nataliste forte. La revue de l’Alliance nationale titrait en 1924 « Il faut faire naitre ».

Ainsi, la maternité, la grossesse furent l’objet de glorification pendant tout le temps de cette politique. Il fallait faire naitre : il fallait donner l’envie de faire naitre, au-delà du financier : dans les consciences et dans l’inconscient !

Toute idée de difficulté maternelle fut bannie et les femmes prirent l’habitude de sourire même quand c’était difficile, de dire que ce n’est que du bonheur, de rappeler qu’elles avaient oublié les moments difficiles au profit des moments heureux…

La politique nataliste avait pris dans l’inconscient collectif ! Et elle ne l’a pas quitté…

Manuela Spinelli, maîtresse de conférence à l’Université Rennes 2, fait même remonter cet inconscient collectif bien avant : à la révolution industrielle, le début des politiques natalistes !

Je la cite en disant que « Il fallait mettre au monde de la force de travail. L’image de l’homme pourvoyeur des besoins a été renforcée quand le rôle de la femme a été cantonné à la sphère privée. La maternité a ainsi été présentée comme le destin des femmes, comme si la grossesse allait de soi. La conséquence a été de taire tout ce qui ne rentrait pas dans cette vision idéalisée. »

On ne parle pas du même moment de l’histoire mais on se rejoint sur les effets de cette politique… Aujourd’hui encore, nous en subissons les conséquences en étant jugées lorsque l’on exprime nos difficultés…

Mais, maman, nous ne faisons ni partie de l’époque de la révolution industrielle ni de l’entre deux guerres alors brisons l’omerta ! Et enfin, écoutons-nous.

Une politique de l’autruche qui permet d’éviter des difficultés maternelles qui mettent mal à l’aise : la remise en cause de la maman 100% bonheur

La dernière explication est tout simplement le comportement de l’entourage qui entretient le tabou de la difficulté maternelle.

Lorsqu’une maman se décide à exprimer ses difficultés, elle retrouve face à elle bon nombre de personnes pratiquant ce que j’appelle la politique de l’autruche.

On enfonce la tête dans le sable, on attend que ça passe et on la relève quand maman s’est tue ou est partie…

Ainsi, on ne l’aide pas (ils ne savent pas comment faire bien souvent) et on ne se met pas en difficulté.

Les gens ne veulent pas bousculer leur mode de pensée. Ça les met intrinsèquement en danger…

Alors ils préfèrent ne pas remettre en cause ce principe de la maternité 100% bonheur bien plus sécurisant pour eux…

Si tu te retrouves face à un entourage exclusivement fermé, n’hésite pas à trouver de l’aide extérieure. Pour ma part, je te propose de t’écouter, de te laisser parler et de t’aider sur tes problèmes de fatigue, d’épuisement, de doutes et de confiance en toi.

Mais avant toute chose maman, promets-moi une chose. Ne deviens pas comme eux. Contribue à changer la société en profondeur en te rappelant dans 5, 10, 20 ou 30 ans de tes difficultés. Ainsi, nos filles et futures belles-filles ne connaitront pas le tabou de la difficulté maternelle et pourront s’exprimer bien plus librement.

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